Salut Thibaut. Peux-tu te présenter et nous parler un peu de ton historique sportif ?
Bonjour, je m’appelle Thibaut Clément, j’ai 31 ans, j’habite à Annecy et je suis originaire de Normandie.
J’ai commencé le sport sérieusement à l’âge de 7ans avec une licence de football, sport que j’ai pratiqué en Normandie jusqu’à mes 21 ans. Je me suis ensuite focalisé sur les études et le début de ma carrière professionnelle, à l’étranger et en France. Je me suis mis à la course à pied mais sans but compétitif.
Puis quelques mois avant le confinement en 2019 j’ai tenté de me mettre sérieusement au triathlon car mon père m’avait lancé le défis de gagner le triathlon local en Normandie pour qu’il m’amène en échange faire un trek dans l’Atlas au Maroc. Le confinement est arrivé, je n’ai pas pu relever le défis et je me suis retrouvé chez moi à faire du home trainer deux fois par jour, comme un lion en cage, n’ayant que ça à faire. Quand on nous a libérés, j’avais énormément progressé en vélo mais pas du tout dans les autres disciplines et j’ai troqué ce projet triathlon pour un projet de vélo en compétition, étant la discipline dans laquelle je me suis toujours senti le meilleur.
En Juillet 2021, j’ai 28ans et je prends une licence à la journée sur le GP de Cervens en Haute Savoie. Je gagne la course avec 10 minutes d’avance et directement je me rends compte qu’il y a quelque chose à faire dans cette discipline malgré mon âge avancé pour le haut niveau. J’ai donc cherché un club en national proche d’Annecy et Grenoble m’a répondu positivement. J’ai intégré la Division Nationale, puis le niveau Elite avec mes bons résultats. Je suis actuellement dans ma 2ème année en Elite au GMC38.
Mon objectif maintenant est d’avoir les meilleurs résultats Elite en régional et national, en plus des cyclosportives avec l’idée de gagner le plus de courses possible et voir jusqu’où je peux aller en termes de performance et de résultat. Le niveau étant de plus en plus dense sur les cyclos, le top10 devient très sérieux et c’est super de pouvoir se mesurer aux autres sur ces courses.
… Quels sont tes profils de courses favoris ?
Même si je suis assez lourd avec mes 72kg pour un grimpeur, j’aime beaucoup les épreuves longues avec du dénivelé, usantes et qui demandent de la résistance.
J’ai d’ailleurs décroché le titre de Champion d’Europe GranFondo sur l’Ardéchoise en juin dernier sur un parcours de ce style.
Comment gères-tu le travail, l’entraînement et les autres aspects de la vie ?
Je fais environ 20h de vélo par semaine, c’est un gros investissement mais j’ai eu l’opportunité de travailler à 80% en Suisse pour me libérer le vendredi et faciliter les entraînements et les déplacements en compétition le week-end. Je fais donc 4 fois par semaine 85km aller retour Annecy-Genève en vélo, ce qui me permet de rouler sur mes trajets vers le boulot. Une grosse partie de mes entraînements est donc du “vélotaf” tous les mois de l’année !
J’aime beaucoup cet équilibre entre ma vie de cycliste et ma vie professionnelle. Je n’ai pas cette pression des revenus comme peuvent l’avoir beaucoup de coureurs élites qui auraient commencé plus tôt dans l’unique but de passer pro. J’ai pour ma part beaucoup moins de pression et une approche différente. J’ai profité de la vie au début de ma vingtaine, j’ai un travail, je sais que je ne passerai jamais pro donc je n’ai pas de pression ! Ma vie est bien différente de celles du reste du peloton “élite amateur” …
Peux-tu nous parler des débuts avec GIRS et de tes impressions sur le KOM depuis les premiers coups de pédale ?
Cette année c’était ma 3ème Etape du Tour. J’avais fait 10ème en 2022, 24ème l’an dernier en reprise après une fracture de la clavicule. J’avais pour ambition de me rapprocher du podium cette année et c’est chose faite avec ma 4ème place !
Pour l'occasion, GIRS m’avait doté du nouveau modèle KOM que j’ai vite pris en main. Je l’ai eu une semaine avant la course et je me suis de suite familiarisé avec. Dès que j’ai clipsé les pédales, j’ai senti directement qu’il était très réactif et j’ai compris qu’il ne servirait pas que pour des épreuves longues, et usantes avec des grandes ascensions. Malgré sa légèreté, c’est aussi un vrai vélo de coursier. On sent le dynamisme et la réactivité ; on peut l’utiliser tout simplement quand on a besoin de plus de punch. Ce n’est pas un vélo qui dort et juste confortable, on sent qu’il est performant. J’ai aussi senti que l’aéro n’avait pas été laissé de côté, le vélo va très bien sur les secteurs un peu descendant ou sur le plat.
Pour l’instant je l’ai essayé uniquement en condition de course sur des profils de pur grimpeur avec l’Etape du Tour et le Tour du Mont Blanc (330Km/8000D+) que j’ai gagné, mais j’ai hâte de voir ce qu’il a sous le capot sur des parcours FFC plus punchy car je sens que la machine a beaucoup à donner de ce côté la.
Comment s’est déroulée cette Etape du Tour ?
Ma première course avec le KOM !
On savait avec le team Matériel-Vélo qu’on avait un bel effectif même si le plateau était très relevé. La stratégie était de placer un coureur à l’avant dès le Col de Turini, ce qu’à fait Damien Jeanjean qui gagne la course. De cette manière, derrière on avait juste à suivre les coups, sans vraiment de responsabilité à prendre dans la course. Dans l’avant dernière ascension, le col de la Colmiane, on a réussi à se détacher à 3, tous de la même équipe dans un groupe de 4. On savait qu’au pied de la Couillole, on avait Damien devant qui n’allait pas avoir de mal à finir vu son avance, et derrière on avait juste à contrôler et se battre entre nous pour la place de 2.
Pour ma part, j’ai souffert de déshydratation dans le dernier col et j’ai eu du mal à finir. Ce qui me laisse une marge de progression à ce niveau et viser le podium l’an prochain !
Peux-tu nous parler de ta victoire sur le Tour du Mont Blanc le 13 juillet dernier ?
Une sacré expérience !
On part de nuit à 5h du matin depuis Les Saisies. Ce jour-là il pleuvait au départ et la température ne dépassait pas les 8 degrés. Pas forcément ce qu’on souhaite quand la course commence en descente avant 330km …
Une fois la descente finie et les premières lueurs du jour qui percent, je me suis mis dans ma course et j’ai de suite compris que vu la longueur de l’épreuve, il allait falloir se mettre dans une bulle et accepter de partir sur un long effort solitaire. Je me suis donc concentré sur ma puissance, ma nutrition et mon hydratation, en essayant de profiter des magnifiques paysages et surtout garder le cap mentalement pour que le corps tienne.
Comme dans l’ultra distance, il faut accepter d’avoir des moments de moins bien sur ces distances et se dire que ça ira mieux après, tout en essayant de les prévenir et de les anticiper.
Le KOM m’a accompagné tout le long de la course et m’a souvent donné l’impression de monter comme si j’étais dans un télésiège, plutôt pratique pour profiter des panoramas autour du plus haut sommet d’Europe !
Merci Thibaut pour ce moment ! A très vite pour tes prochaines échéances et refaire la course !
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